Selon Guenneau, Enoch et McPhedran (2009), les scientifiques seraient sur le point de connaitre la composition de l’étoffe qui permettrait de tisser la cape d’invisibilité. Les métamatériaux la composant n’existant pas à l’état naturel, les physiciens travaillent depuis quatre ans à mettre au point un tel matériau offrant la possibilité de soustraire à la vue d’un observateur l’objet qui en serait recouvert. C’est ainsi qu’en 2006, un premier prototype a été réalisé. Celui-ci, malgré qu’il ne permettait de rendre invisible l’objet qu’il camouflait qu’aux microondes, aurait déjà plusieurs applications possibles : avions furtifs, protection électromagnétique, etc.

Dans l’ensemble, il existe deux types de camouflage possibles. Le camouflage électromagnétique, celui auquel on est davantage habitué, concerne le fait de rendre invisible un objet à tout ce qui peut le percevoir via les ondes électromagnétiques qu’il transmet vers le détecteur : radar, œil humain, etc. Le camouflage acoustique, quant à lui, concerne l’invisibilité d’un objet aux ondes acoustiques. Ainsi, une plateforme pétrolière rendue invisible aux vagues d’une tempête océanique faisant rage tout autour d’elle.

Afin de se rendre invisible aux ondes électromagnétiques, trois pistes sont actuellement à l’étude : l’invisibilité par plasmons de surface, par réfraction, ainsi que par réaction. Les deux derniers types étant ceux qui permettraient de se rendre invisible aux ondes acoustiques.

Sans entrer dans les détails techniques, les principes de chacune de ces approches ni leurs difficultés, nous soulignerons tout de même le fait que l’invisibilité par plasmons de surface semble être promise, à l’heure actuelle, à un brillant avenir, puisqu’elle a déjà réussi à faire disparaitre un petit cylindre de cuivre à un observateur sensible aux microondes. Il est, cependant, à noter que ce même cylindre était resté visible à l’œil humain, qui, lui, voit le spectre visible de la lumière et non les microondes.

Finalement, les techniques d’invisibilité acoustique, davantage avancées sur le plan technologique, risqueraient, selon les auteurs, de devenir les premières capes d’invisibilité. Elles pourraient permettre de protéger divers bâtiments océaniques des tempêtes auxquelles ils sont actuellement exposés. Ou encore, elles pourraient permettre de protéger les immeubles des séismes ou réduire l’écho radar des sous-marins. Dans ce cas, on parlera plutôt de « cape de silence ».

Source : Guenneau, S., Enoch, S. et McPhedran, R., (2009). L’invisibilité en vue. Pour la science, 382, 42 à 49.

Autre référence sur la plasmonique : Atwater, H. (2007). Les promesses de la plasmonique. Pour la science, 355, 38 à 45.

Dans l’ensemble, les applications commerciales, en ce qui a trait à l’invisibilité électromagnétique, ne nous semblent pas très nombreuses. En effet, mis à part l’infiltration de domicile, le crime de gang¸ le meurtre, le voyeurisme, l’atteinte à la vie privée ou le vol à l’étalage; l’invisibilité nous parait être davantage un fantasme qu’une utilité certaine.

Cependant, pour tout ce qui touche les applications militaires et de sécurité civile, les possibilités qu’elles offrent sont beaucoup plus variées et nombreuses. Par exemple, filer quelque bandit, dissimuler des caméras de surveillance, les avions furtifs, etc., pourraient toutes être intéressantes à court terme.

Concernant l’invisibilité acoustique, outre ce qui est déjà mentionné dans l’article, diminuer le bruit qu’émettent les bâtiments marins dans l’océan serait surement de bon augure pour la vie sous-marine. On sait aujourd’hui que cela nuit aux baleines et autres animaux marins. De plus, un tel dispositif pourrait aussi permettre de diminuer le bruit d’ambiance urbain afin de rendre nos vies davantage agréables.

Finalement, une cape d’invisibilité partielle placée tout autour de la terre pourrait permettre de dévier une partie des rayons solaires et, ainsi, contrebalancer l’effet du surplus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. De cette manière la terre ne se réchaufferait plus. Par contre, si nous déviions trop de ces rayons solaires, nous plongerions la terre dans une ère glaciaire. Ce qui n’est pas vraiment mieux. Ainsi, nous croyons qu’il ne serait pas judicieux, parce que trop dangereux, d’utiliser une telle cape d’invisibilité à cette fin. Par contre, advenant le cas où nous en étions au point où aucune autre alternative n’existait et que ne pas l’utiliser serait une condamnation à mort certaine pour nous, peut-être que cela deviendrait envisageable. Rémy et Guillaume sont, cependant, tout-à-fait contre l’idée. Quant à moi, j’en doute fortement. Rendu là, peut-être est-il préférable que notre espèce subisse la colère de Mère Nature et ses foudres de l’extinction… Quand on parle d’immersion, une période glaciaire, cela nous tente-t-il vraiment ?